Division et réunion

La formulation de toutes nos intentions affecte ce que la vie nous amène à rencontrer. De nombreuses personnes militent contre une idée, luttent contre une maladie, ou se battent contre celui qu’ils désignent comme l’ennemi.

Cet état d’esprit brièvement décrit procure un sentiment apparent de justice et de raison, repoussant sur autrui tout ce qu’elles refusent de voir en elles. Il est à l’origine de toutes les guerres et conflits, où finalement chaque parti est intimement convaincu de détenir la vérité et de se battre pour la bonne cause. L’être humain milite beaucoup, défendant un concept, une caste, une classe sociale ou religieuse, mais trop souvent dans la scission.

Notre société construit l’être humain dans la division. Très tôt, dès la naissance, les jeux de groupes nous apprennent que pour gagner il faut que l’autre perde. Les sports de groupe reprennent largement cette philosophie combative, parfois jusqu’au fanatisme. Ensuite la vie professionnelle prend le relais : toute notion de promotion entraîne des exclusions. Et la vie politique en rajoute une couche : pour défendre ses idéaux, il faut faire taire les opposants… Alors la majorité des gens s’enlisent et dépensent toute leur énergie dans une compétition absurde et ridicule qui au terme de la vie n’a rien apporté de nourrissant, mais juste un regard écoeuré et amer sur l’image d’un monde qu’ils se sont acharnés à construire dans la division.

Tout ce qui divise nous affaiblit, nous épuise et finit immanquablement par se retourner contre nous. Ce qui réunit rend plus fort.

On ne lutte finalement que contre soi-même, dans l’épuisement. Tout ce que nous pensons combattre chez autrui est à l’intérieur de nous. La seule personne au monde que nous puissions changer, c’est nous-mêmes. Et lorsque notre regard change, tout ce qui nous entoure s’éclaire différemment. La réalité n’est que le reflet de notre regard.

Concrètement, tout commence dans la formulation de nos intentions quotidiennes qui ne sont pas anodines : les mots peuvent être parfois lourds de sens. Mais notre simple regard peut tout changer :

Les femmes doivent-elle s’approprier des responsabilités confiées aux hommes ( division ) ?
ou
Doit-on favoriser l’égalité des sexes ( réunion réunion ) ?

Doit-on lutter contre l’ennemi ( division ) ?
ou
Doit-on construire la paix avec son voisin ( réuniom réunion ) ?

Doit-on combattre la fumée ( division ) ?
ou
Doit-on harmoniser l’existence entre fumeurs et non-fumeurs ( réunion réunion ) ?

Ensuite, partons dans l’idée que nous n’avons rien à défendre et personne à convaincre ou à convertir. Notre vérité intime nous appartient, pas besoin donc de l’imposer à autrui, mais juste à la partager, s’il y a volonté réciproque. Nous ne savons pas ce qui est bon pour l’autre, ni ce qu’il a choisi de vivre. Ce qui à nos yeux peut ressembler à un comportement destructif, peut s’avérer être une expérience riche de sens. Donc pas de jugement !

A chaque instant de notre vie, nous pouvons passer de la division à la réunion. Plutôt que de créer des fossés, des vallées et parfois des gouffres, nous pouvons relier, réunir. Là est toute la différence. Plutôt que d’écraser et de combattre dans la peur déraisonnée, on se met alors à unifier dans la paix, autant pour soi que pour autrui.

Le coeur devient le moteur de nos actions.

Ouvrir son coeur dans le but ultime de réunir est le plus grand cadeau que nous puissions offrir.

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